Mon marché By

Rien ne se compare à l’effervescence du plus vieux marché public d’Ottawa. La ville se réveille avec les premiers rayons du soleil pendant que le boulanger dispose dans sa vitrine les pâtisseries fraîchement sorties du four. Le plus agréable quartier de la capitale, formé de quatre pâtés de maisons pittoresques, reprend vie. Sous les auvents des commerces spécialisés, je me fraie un chemin parmi la foule de professionnels tirés à quatre épingles, tenant fermement leur porte-documents en cuir, alors qu’ils s’élancent rapidement vers leurs bureaux ou se dirigent vers la colline du Parlement. Les charmants cafés offrent un bref répit; je m’arrête au Café 55 où un visage familier m’accueille et m’apporte ma boisson habituelle, un authentique double expresso italien. J’accompagne ma dose de caféine d’un riche croissant aux amandes et d’une pointe de tarte aux abricots, délices du Moulin de Provence

Ma destination ultime est cependant le Centre Rideau. Le principal centre commercial de la ville est l’endroit idéal pour trouver une tenue branchée de mise pour l’exposition qui a lieu ce soir à la Galerie d’art d’Ottawa. Mon regard est attiré par les modèles haute couture du grand magasin Nordstrom. Je suis fascinée par la nouvelle collection très chic de Kate Spade New York et éblouie par les morceaux urbains de BCBG. Je jette finalement mon dévolu sur une jupe vaporeuse « piora » de Michael Kors qui effleure le sol. Le mot « piora » signifie « éclore », ce qui évoque à mon esprit les bouquets de fleurs biologiques que proposent de nombreux fleuristes locaux le long de la rue George.

Ma journée au marché By ne fait que commencer. Alors que je passe devant l’épicerie International Cheese & Deli et la poissonnerie Lapointe, je revois les étalages de fruits et légumes frais qui embellissent la rue en été. Ils sont maintenant fermés en prévision de l’hiver qui approche et seront bientôt remplacés par la tire d’érable sur neige, ce délice purement canadien qui met du baume au cœur par temps froid. L’heure du souper sonne et je rejoins des amis au restaurant Sidedoor, reconnu pour ses tapas uniques. Le chef nous recommande un plat de polenta croustillante à l’ontarienne et de mesclun accompagné d’un verre de Niagara Vidal. Nous répondons ensuite à l’appel du raffinement luxueux et nous nous rendons au resto-bar Social. Le décor élégant et les sublimes cocktails ajoutent un petit je-ne-sais-quoi à notre soirée.

Une brève halte à la maison pour me changer puis me voilà illico à la galerie d’art. Après tout, je n’ai qu’à descendre quelques étages pour m’abreuver de culture. On dit qu’il se passe toujours quelque chose au marché. Voilà pourquoi j’aime mon marché By.